Il n'y a pas de méchants...

Il n'y a pas de méchant... Il y a juste des gens. Des gens qui ajoutent leur grain de sable.

Il y a seulement des gens qui se protègent. Des gens qui ont peur, qui se méfient. Il n'y a pas de méchant, il y a des humains. D'abord des humains.

C'est de cette histoire dont je veux vous parler. L'histoire d'humains qui deviennent fabricants de malheur. Un grain de sable à la fois.

J'ai voulu parler de la différence, du fait d'être incompris. J'ai voulu parler des préjugés et des apparences. Souvent trompeuses.

J'ai voulu parler de ça, et de bien d'autres sujets : le décalage social des couche-tôt et des couche tard, l'intelligence, le besoin de ranger les gens dans des cases, la bisexualité et même un soupçon de philosophie l'air de rien (existentialisme, philosophie des connaissances).

Visuel du spectacle Neige et faux semblants

Une pièce pensée pour les amateurs

C'est le parcours du combattant. Trouver un pièce avec le bon nombre de rôles d'hommes et de femmes.

Une pièce avec de nombreux personnages, de la place pour tout le monde et de quoi s'amuser un peu. J'ai donc créé une pièce avec :

• des rôles hommes / femmes interchangeables (9 femmes et 1 homme au départ)
• des rôles équilibrés
• un peut de tout : de l'humour, de l'intrigue, des moments touchants et parfois plus tristes

Un huis clos, une intrigue et de l'humour

La soirée promettait d'être sympathique. Mais les voilà coincés par la neige dans cette foutue maison, avec une propriétaire étrange et des événements inquiétants.

La voici mon histoire. Et la soirée n'est pas partie pour s'améliorer...

Un extrait...

Célestine ‒ Salut la compagnie. Et désolée pour le retard. Coincée dans la neige comme une couillonne que je suis. (Un temps.) Au passage, la réponse est oui.

Sophie ‒ Oui quoi ?

Célestine ‒ Oui pour l'hôtel, pardi ! Bah je vais pas vous jeter dans la neige froide. Parce que là, va falloir changer jusqu'à la culotte hein. Ça c'est de la neige qui mouille, je peux vous dire.

Sophie ‒ Il y a des neiges qui mouillent plus que d’autres ?

Célestine ‒ Bien sûr. Je suis rentrée trempée. Mais alors trempée ! Bref, faites comme chez vous, installez-vous. À l'aise Blaise...

Clarisse ‒ Pascal. Oh pardon, un réflexe. De l'humour. Blaise Pascal le philosophe. Les paris, tout ça. Désolée, j'ai pas pu m'empêcher. Faut le savoir, j'aime bien rire.

Sophie ‒ Elle a deviné, je crois.

Un temps.

Célestine ‒ Alors j'espère que vous aimez le poisson, parce que là, j'en ai par dessus les coudes.

Clarisse ‒ Vous aimez la pêche ?

Célestine ‒ J'adore. Tu pars bien tôt le matin. Le silence complet. Juste l'humidité de l'air et la forêt. Et là tu t'installes. Chaque geste compte. Tu prends le ver. Et là… (S’animant soudainement.) Tu le plantes sur l'hameçon. Un beau ver qui se tortille. Faut être précis, attention. Sinon, ça fout tout en l'air, ça charcute le ver, y gigote pendant qu'il meurt, c'est moche, c'est gâché. Et puis, faut pas se planter le doigt...

Sophie, lui coupant la parole ‒ Non, ça va aller pour les descriptions, merci.

Clarisse ‒ Génial, la vie au grand air ! Ça fait rêver.

Célestine ‒ Ça fait rêver, ça fait rêver... C'est pas tous les jours facile. Comme ces foutus écureuils qui t'emmerdent la vie. J't'en foutrais, des écureuils. J'ai mis des pièges à rats pour les écureuils. Ça m'insupporte les écureuils. Les rats par contre, c'est sympa.

Sophie ‒ Ah oui, c'est sympa ? Les rats ?

Célestine ‒ Oui, c'est sympa, mais alors les écureuils, c'est bien plus sympa mort, tu vois. (À Clarisse.) Comment tu t'appelles déjà ?

Clarisse ‒ Je me suis pas présentée ; c'est Clarisse.

Célestine ‒ Bon ben Clarisse, si t'as des blagues sur les écureuils, j'suis preneuse. De l'humour bien noir. Si l'humour ça pouvait les crever, les saloperies, ça, ça serait utile. On rigole, et c'est utile en plus. (Un temps.) C'est bien beau tout ça, mais y'a du poisson à préparer. Allez la poiscaille, j'arrive.

Elle sort.

Clarisse ‒ Tu vois, il y en a, s’ils pensaient à revendre leur énergie, ils gagneraient plein d'argent.

Sophie ‒ Oui je vois bien. Très bien même...

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