Savoir quoi penser, malgré le cirque médiatique

On entend tout et son contraire.

L'un qui dit que l'eau ça mouille, puis finalement surprise et coup de théâtre : en réalité, l'eau ça ne mouille pas. Les médias ressemblent alors à un cirque ou plutôt un film, qu'on peut regarder avec des pop corns en cornet taille XXL.

On a tout de la tragédie : les scandales, les trahisons, les insultes et parfois même un sauveur. C'est le héros de l'histoire et pour d'autres le grand méchant. Et pendant ce temps, on garde nos yeux rivés à l'écran et l'on apprend rien ou presque rien.

Et je ne balance pas des paroles en l'air. Si je parle de ça, c'est que je me suis gravement fait avoir. Ne sachant pas que j'étais autiste, j'ai cherché toutes sortes de solutions.

J'ai perdu plus de 10 kilos parce que soi-disant, les aliments cuits m'empoisonnaient. Puis, on m'a dit que j'étais intoxiqué aux métaux lourds à cause de mes plombages. Et à chaque fois, retour à la case départ, je m'étais fait arnaquer.

Alors j'ai cherché comment distinguer le vrai du faux. J'ai découvert que les philosophes s'étaient intéressés au sujet. Et la bonne nouvelle, c'est qu'il y a des réponses. Je ne regarde pas l'actualité ou qu'exceptionnellement, et je vous le dis : il est possible de se frayer un chemin bien plus paisible et sûr. Alors suivez-moi, je vous emmène à la découverte de la démocratie de la connaissance. Mais avant ça, il va falloir déconstruire quelques illusions.

Le problème des émotions

Nous sommes tous faits comme ça. Nous cherchons de l'information, non pas pour connaître la vérité, mais pour éviter les désagréments.

Nous n'aimons pas avoir peur. Nous aimons trouver du sens dans le chaos. Alors les médias nous donnent ce qu'on veut : des intervenants rassurants, prophétiques ou peu importe, pourvu que ça nous tienne en haleine. Eh oui, la concurrence est dure alors il faut bien ça.

Et ça fonctionne. Enfin, ça fonctionne à court terme. Ça nous divertit et ça nous calme momentanément. Mais dans la durée, nous avons l'impression d'être baladé.

Alors, c'est le premier pas : reconnaître que la réalité n'est pas là pour nous plaire. Elle n'est pas là pour nous rassurer ou répondre à nos besoins. La réalité, elle fait son chemin bien tranquille et elle se fout bien d'une espèce parmi des milliers, sur une planète minuscule d'une galaxie minuscule.

Je sais que ce n'est pas évident, mais accrochez-vous, parce que ça vaut vraiment le coup.

Science ou philosophie ?

La science nous a déçu. Normal, vu la pollution, les problèmes de santé et les enfants qui bossent dans des mines. Mais le problème, c'est que ce n'est pas la science qui est responsable.

Revenons sur quelques notions.

D'abord il y a la philosophie. C'est elle qui a défini comment éviter les pièges inéluctables de la pensée et comment tendre vers la vérité. C'est ce qui a donné lieu à la recherche scientifique.

Le penseur de Rodin

Ensuite, il y a toutes ces personnes qui utilisent la recherche : les docteurs, les ingénieurs, les innovateurs en tout genre. Et enfin, il y a ce qu'on fait collectivement de la science en tant que société. Ce que l'on choisit de produire, de consommer, ce que la politique encourage ou au contraire décourage.

Autrement dit, il y a 4 niveaux :

  • la philosophie
  • la recherche
  • l'application
  • la société

Et c'est le niveau société qui pose problème. La recherche dit seulement : voici ce que j'ai appris de la réalité. Elle ne dit pas : faites ci ou ça. Consommez ci ou produisez ça.

Mais allons plus loin. La recherche elle aussi, est bourrée de défauts, mais vous allez voir, ce n'est pas un problème.

La démocratie de la connaissance

On le néglige bien souvent : l'intelligence collective ça existe. La chaîne Fouloscopie l'explique très bien. Je vous montre un paquet de pâtes et je vous demande de deviner le nombre qu'il y en a à l'intérieur. Vous êtes à peu près sûr de vous planter.

Mais pas 100 personnes. Avec 100 personnes, on divise le groupe en deux. On met d'un côté, ceux qui ont donné un petit nombre et de l'autre ceux qui ont donné un grand nombre... Et au milieu, vous trouverez le bon résultat à quelques pâtes près (en statistiques on appelle ça une médiane).

C'est la magie de l'intelligence collective.

Et dans la recherche, c'est pareil. Il y a des méthodes qui permettent de lancer une expérience. Mais la preuve reste encore faible. Entre les conflits d'intérêt et les risques d'erreur, on n'est sûr de rien.

Alors on fait relire la publication par un comité de lecture et des experts, qui vont décider de le publier ou pas. Mais là encore il y a des risques d'erreurs, même si c'est bien plus fiable.

Alors il y a d'autres équipes qui vont lancer d'autres recherches. Et ça vous fait un sacré bazar, parce que tout le monde est différent et que personne n'a le même avis à la base. Puis, à force d'esprit critique, de retourner les études des autres dans tous les sens, à force de lancer des études concurrentes, avec des gens qui ne pensent pas pareil, il y a quelque chose qui émerge : de l'intelligence collective.

Au bout d'un moment, force est de constater que toute la recherche dans son ensemble fait émerger des résultats qui sont les plus fiables sur ce qu'ils étudient. Ouf, on avance, on va pouvoir comprendre ce qu'on peut faire. Mais je vous préviens, vous allez diminuer radicalement votre consommation de médias.

La fin du débat

Alors voilà, n'écoutez absolument personne qui parle science en son nom propre, sauf si vous êtes expert. Oui vous avez bien entendu. N'écoutez pas untel qui dit que le paquet contient 120 pâtes, 300 millions ou bien 552.

Ces hypothèses-là n'ont d'intérêt qu'au sein de la communauté scientifique. Parce qu'ils ont les éléments pour trier, départager, exclure. Et à la limite, ça peut faire avancer le débat. Mais en interne et seulement en interne.

Parce que la science, ce n'est pas une histoire de stars qui défendent en bon avocat leur propre vision face au grand public. La science, c'est long, c'est discret, ça demande de l'humilité face à la réalité, pas du charisme.

Un scientifique ce n'est pas un politicien.

Donc même si vous ne serez jamais sûr de rien, ne pariez sur rien d'autre que ce qui émerge du débat scientifique. C'est ça la démocratie de la connaissance.

Parce qu'il ne faut pas croire. La communauté scientifique, c'est pas un club secret où les membres se rejoignent le samedi soir, pour diriger secrètement l'avenir du monde. Les chercheurs ont des idées, des opinions, des visions différentes. Ils ne lisent pas les mêmes bouquins et ne votent pas pour les mêmes candidats.

Les chercheurs se tirent courtoisement dans les pattes. Et c'est ça, qui en fait la force. Parce que même si il y a des conflits d'intérêt, des carriéristes et tout ce qu'on veut, même si le système est imparfait, l'ensemble n'est ainsi pas corruptible.

Bref, n'écoutez pas les débats.

Écouter soi-même les débats, ça reviendrait à vouloir piloter un Boeing 747 parce que c'est plus rassurant de piloter soi-même. Laissons les pilotes piloter et pour le reste, écoutons les humbles vulgarisateurs qui résument l'état du débat scientifique : ce qui est sûr, moins sûr et ce qu'on sait avec certitude.

Dans la pratique

Donc voici ce que vous pouvez faire :

  • méfiez-vous de ce qui vous arrange, soyez conscient de vos émotions
  • n'écoutez pas les avis scientifiques individuels
  • n'écoutez pas les débats scientifiques
  • restez en dehors du star système, des sauveurs et des coups d'éclat

Ensuite, vous pouvez aller sur Wikipédia, qui est une source de qualité. Ils traitent même de sujets d'actualité, il suffit de rajouter "Wikipédia" à vos termes de recherche dans votre moteur préféré.

Préférez les vulgarisateurs, qui retranscrivent l'état du débat scientifique. Pour le reste, vous allez gagner en expérience avec le temps.

Alors oui, ça fait pas rêver. Mais une fois que vous aurez fini de vous informer, vous pourrez prendre un bon roman ou vous choisir un bon film. Vous aurez toutes les manigances, les trahisons et coups d'éclats que vous souhaitez. Alors c'est parti ? Ça tourne !

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